« Dis-moi, d'où te vient cette passion pour la musique ? » Je crois que c'est mon père qui me l'a transmise. En effet, il est un grand fan des classiques de rock du genre Pink Floyd, ACDC ou encore Led Zeppelin. D'ailleurs, chose amusante, lorsqu'il a apprit qu'il allait être papa, il a tanné ma mère durant des mois pour tenter de la convaincre de m'appeler Zeppelin, en hommage au groupe, évidemment. Ma mère détestait cette idée, mais en y réfléchissant comme il se doit, cela ne m'aurait pas dérangé de porter ce prénom. J'aime la même musique que mon père, surement parce que lorsque l'on est jeune, on se forge notre personnalité et nos goûts en fonction de ceux de nos ainés. Si c'est grâce à mon père que je me suis intéressée à la musique, je dois ma passion pour celle ci à mon esprit de compétition. En effet, je me souviens que je ne supportais pas, étant plus jeune, que quelqu'un d'autre dans la cours de récréation puisse penser qu'il avait une culture musicale supérieure à la mienne. C'est pourquoi j'ai passé des heures et des heures à parfaire cette culture musicale, à écouter de vieux titre, à mémoriser le nom de certains albums, à farfouiller chez de authentiques disquaires pour trouver LA perle rare qui ferait plaisir à mon père... « Quand as-tu su que tu voulais faire ta carrière à Broadway ? » En fait, je n'y avais même jamais songé. Ce fut à la suite d'une blessure causée par la gymnastique que les médecins décidèrent de me faire passer plusieurs examens et qu'ils me diagnostiquèrent une tumeur cérébrale. J'ai donc été contrainte d'arrêter la gymnastique artistique, qui était pourtant ma passion, mon avenir, bien plus: ma raison de vivre. Étant reconnue dans le monde artistique comme une grande bosseuse, très professionnelle et sérieuse dans mon travail, mon entraineur m'a donné un coup de pouce en donnant mes coordonnées à un producteur de comédie musicale. Il mettait le spectacle West Side Story sur pied à l'époque, et avait besoin d'une chorégraphe pour les numéros les plus gymniques, et acrobatiques. Mon expérience dans le domaine l'ayant grandement aidé, j'ai alors décidé de me lancer dans le milieu des comédies musicales, au départ comme simple chorégraphe, puis comme artiste à part entière. « Comment as-tu fini par devenir ce que tu es aujourd'hui ? » Comme je viens de vous l'expliquer, c'est grâve à mon ancien entraineur de gymnastique que j'ai réussi à prendre contact avec un producteur réputé sur Broadway...Il m'a offert un bon salaire en échange du quel j'ai chorégraphié certaines scène de sa version de la comédie musicale West Side Story. Après que la pièce ai connu un succès considérable, il m'a offert un rôle dans la dernière version de celle-ci, je n'y fais les choeurs que sur certaines chansons, mais j'ai la possibilité de danser et donc de continuer à faire (en partie) ce que j'aime sur scène, devant un public. Ça me suffisait amplement, et ma paye me permettait de survivre amplement mais c'est alors que mon agent m'a parlé d'un casting pour la pièce Chicago. Une comédie musicale dont je m'étais justement inspirée pour mon enchainement de sol en gymnastique, un numéro que j'avais présenté aux championnats olympiques. Cette pièce me tenais énormément à choeurs, et j'ai donc tenu à passer l'audition, pour l'un des deux rôles principaux: celui de Velma Kelly, une jolie brune incendiaire, danseuse et chanteuse dans un cabaret, ayant assassiné ayant tué son mari et sa soeur. Le rôle m'inspirait, me donnait de la force, et c'est ainsi que j'ai obtenu le rôle...Grâce à ma volonté de fer. « Ta comédie musicale préférée ? » Chicago m'inspire énormément, j'aime son univers, les danses de cabarets représentent à mes yeux la sensualité, la séduction, la féminité par excellence. Mais je suis également très sensible au message servie par West Side Story, une des premières comédies musicales que j'ai découvert, mais également la première ou j'ai travaillé en tant que chorégraphe. Les personnages, le contexte de l'histoire, les costumes et les chorégraphies me plaisent et m'obsèdent même à un point ou je n'arrive pas à me lasser de cette pièce... « Parle moi de ton parcours dans le milieu. » Dans le milieu artistique, mon parcours ne remonte pas à bien loin pour être franche...En effet, j'ai atterri sur les planches pour la première fois alors que j'avais 17 ans, ce qui est donc bien plus vieux que la majorité des artistes que je côtoie tous les jours. Pour être franche, le domaine musical n'a jamais été mon objectif ou mon plus grand rêve...Depuis mon plus jeune âge, j'étais prédestinée à devenir une grande gymnaste, j'ai intégré le meilleur club de Los Angeles, puis ai été sélectionnée pour entrer en équipe nationale. J'avais alors douze ans, j'étais jeune et pleine d'espoir. A quinze ans, je jouais mon avenir, lors d'une compétition se déroulant en Géorgie ou les meilleures gymnastes du pays allaient s'affronter. Là-bas, je terminai sur la première marche du podium. C'est là que les médias ont commencé à s'intéresser à moi. J'étais l'une des plus jeunes gymnastes à n'avoir jamais été sélectionnée pour les jeux olympiques, j'étais tellement heureuse, et fière, mes parents m'ont toujours soutenue, même si mes entrainements intensifs nous empêchaient souvent de nous voir, je suis cependant restée extrêmement proche d'eux. Je me souviens encore, lorsque mon équipe et moi partions en compétition à l'étranger, en France, en Espagne ou en Bulgarie, j'étais tellement partagée par la peine de devoir quitter ma fille et le bonheur de pouvoir participer à la compétition...Encore aujourd'hui, pas un jour ne se passe sans que l'on se parle par webcam, téléphone, ou qu'il me rendent visite. J'avais donc 15 ans, presque 16, lorsque je participai aux jeux olympiques. Comblée. Voilà ce que j'étais. Je terminais à la seconde place, remportais donc une médaille d'argent pour mon pays, ce qui faisait ma fierté. Mais à peine deux ans après, alors que les sélections pour les prochains jeux battaient leur plein, et que j'étais donnée favorite, j'ai fais une mauvaise chute à la poutre, lors d'un entrainement pourtant banal, ou je travaillais une vrille. Ça aurait pu être un accident bénin comme on en voit souvent dans mon club; une atèle à garder pendant deux semaines tout au plus, puis j'aurai repris l'entrainement, mais voilà le destin en avait décidé autrement apparemment...Les médecins m'ont posé des tonnes de questions auxquelles je ne savais pas répondre, ni mes parents, ni mes entraineurs; ils m'ont alors demandé s'il m'arrivait de perdre connaissance, d'avoir des faiblesses, mais aussi des troubles visuels ou sensitifs: à chaque fois la réponse était oui. Ils ont décidé de procéder à tout un tas d'examen, et c'est là que le verdict est tomber: j'avais une tumeur cérébrale. Je ne pouvais plus continuer la gymnastique avec cette maladie mortelle qui me rongeait, les médecins me l'interdirent formellement. Pendant quelques jours je suis restée cloitrée chez moi à réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir faire maintenant, je n'y avais jamais réfléchit, mon avenir été tout tracé, et pourtant...La fédération nationale de gymnastique ne voulait pas me laisser sur la touche, c'est pourquoi ils m'ont proposer d'entrainer l'équipe à laquelle je faisais partie précédemment...J'ai accepté, et pendant six mois, je me suis persuadée que c'était ce qui me rendrait le plus heureuse, mais j'avais tord sur toute la ligne...Être aussi proche de mon rêve sans pouvoir le toucher était trop douloureux pour moi...J'ai donc quitté la fédération et me suis lancée à Broadway...
« Tu as des projets en ce qui concerne ta carrière ? » Absolument pas! La musique, la comédie, la danse, tout ça, ce n'était pas mon but premier. Briller à Broadway n'avait jamais été mon rêve, jusqu'à ce que le destin m'amène à considérer cette option...Je prends juste les choses telles qu'elles viennent, sans chercher à établir quelque stratégie de carrière, ce qui rend complétement fou mon agent... « Que penses-tu de ta vie actuelle ? » Mis à part la gymnastique, rien ne me manque. J'ai ma famille à mes côtés, qui croit en moi et me soutient au quotidien. J'ai un petit ami dont je suis complétement dingue, et surtout, j'exerce un métier qui me plait et me rend heureuse. J'ai une certaine notoriété, acquise en partie depuis ma sélection pour les jeux Olympiques. N'ayant que 15 ans à l'époque, j'avais attiré l'admiration de certains, la jalousie d'autres, mais surtout la curiosité des médias. Ensuite, ma seconde place et donc ma médaille d'argent olympique, puis mon accident, ma blessure due à une mauvaise chute à la poutre, le diagnostique des médecins, tout ça avait évidemment été relayé par la presse. Depuis, j'ai toujours été suivie par quelques paparazzis lorsque je sortais, et j'ai toujours conservé une certaine notoriété, qui s'est cependant amplifiée lorsque des clichés assez explicites d'un autre chanteur de Broadway et moi sont venus confirmer notre idylle que tous soupçonnaient. « Comment décrirais-tu ta voix ? » Je ne me décrirai pas comme une grande chanteuse à voix, loin de là. Je n'ai pas une puissance à la Céline Dion, mais un timbre certain. Mon talent à moi, ce n'est pas le chant, mais la danse désormais. Bien sur, j'ai un certain talent en chant également, sinon je n'aurait jamais décroché le premier rôle dans la pièce Chicago, mais le rôle de Velma ne requiert aucune puissance vocale quelconque, la plupart du temps je fredonne, murmure ou autre, rien de bien compliqué pour moi, pas de solo à vous couper le souffle...